La Commune de Bournazel se démarque par son histoire, son patrimoine architectural et sa nature préservée.
Le village a toujours vécu en parallèle de son château, transformé au XVIe siècle en joyau de la Renaissance, et aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux du sud de la France. En son centre bourg se situe l’église paroissiale Saint Sébastien, reconstruite au XVIIIe siècle et en périphérie immédiate la chapelle pré-romane Notre Dame du Fraysse.
Histoire et patrimoine de Bournazel
Ses origines
Jusqu’au milieu du XVIe siècle, Bournazel s’appelait BORNAZEL : « La ville de Bornazel. Bon pays pour blés, vins, foins et avoines, forêt, herbages et pâturages… Il y a un beau château, bon et fertile pays... » (1552). D’origine prélatine, la racine « Born » signifie ligne d’eau, sources. Car ici, plus qu’ailleurs l’eau est très présente. Bournazel est doté de nombreux points d’eau (fontaines, puits et lavoirs) répartis sur l’ensemble de la Commune.
Le document écrit le plus ancien retrouvé à ce jour mentionnant « La petite ville de Bournazel », écrit par Louis le Pieux date de 819.
Son histoire et patrimoine culturel
La forme ovale du bourg entre ses porches et sa situation sur un promontoire indiquent un village très ancien, antérieur à l’occupation romaine. Des vestiges de fortifications sont visibles, notamment les deux portes d’enceinte. Le long des ruelles, on trouve des maisons des XVe et XVIe siècles, dont certaines à colombages et encorbellements, ou à ouvertures gothiques.
Au Xe siècle, le château-fort de Bournazel était sous la seigneurie des Mancip (ou Massip). En 1060 et 1262, ils firent hommage à l’abbé de Conques puis rachetèrent une partie de la seigneurie en 1341, et y firent construire les deux tours rondes encore visibles aujourd’hui. A la suite du mariage de Charlotte Mancip avec Jean de Buisson, fut entreprise par le couple au milieu du XVIème siècle une transformation de leur demeure en joyau de la Renaissance. La lignée des de Buisson éteinte vers 1850, c’est un cousin qui hérita de ses biens, le marquis de Marigny. La famille reste propriétaire du château jusqu’en 1942 puis le vend à M. Guibert, gantier à Millau, qui le revendra rapidement, en 1947 à l’Union Régionale des Caisses de Secours Miniers. A cette époque le château devient une maison de repos et de convalescence pour les mineurs. Depuis 2007, le château est redevenu une propriété privée.
L'Église Saint-Sébastien
De style Roman, l’église est aujourd’hui dédiée à St Sébastien et St Roch, qui protègent des fièvres et des épidémies. Le clocher quant à lui est dédié à Ste Foy, la Sainte patronne de l’Abbaye de Conques.
En 819, la paroisse de Bournazel a fait l’objet d’une donation à l’abbaye de Conques. L’église, anciennement chapelle du château, a été reconstruite en 1418 avec l’accord du châtelain, qui avait la possibilité d’y pénétrer grâce à une porte communicante avec les bâtiments du château. De lourds travaux de reconstruction furent réalisés entre 1747 et 1749 qui donnèrent au bâtiment sa configuration actuelle. Depuis janvier 2023, l’église est classée monument historique.
La place de l'Église
La place de l’église est l’un des hauts lieux de l’histoire de Bournazel ; c’est le lieu où les habitants du village se sont révoltés. Au XVIIIe siècle, les deux tiers des terres de Bournazel appartenaient à 25 familles parmi lesquelles la famille du Marquis de Buisson, très largement la plus riche. En revanche, le reste de la population, à savoir les 113 autres familles, ne disposaient que du tiers restant.
En 1771, le curé de la paroisse présentant la situation du village de Bournazel à l’évêque écrivait : « …Toute la paroisse est très misérable, à l’exception de 5 à 6 maisons ».
C’est en janvier 1790, soit quelques mois après l’abolition des privilèges votée à Versailles en séance de l’Assemblée nationale constituante dans la nuit du 4 au 5 août 1789, que des villageois sortirent les bancs seigneuriaux de l’église pour les brûler. Cet acte de rébellion n’avait rien d’anodin dans le contexte de l’époque ; les bancs étaient un signe du pouvoir et de la puissance des maîtres des lieux. Débuta alors un des évènements majeurs de la Révolution française dans le Rouergue qui se solda au bout de quelques semaines par la mort d’un villageois Antoine Garric, la fuite du Marquis de Buisson et finalement l’incendie et le pillage du château la nuit du 3 au 4 février 1790.
La Chapelle de Notre-Dame
du Fraysse
La Chapelle est au carrefour de trois vieux chemins, l’un vers Auzits, l’autre vers Cransac et le troisième joignant Montbazens à Rodez en passant par Goutrens et Clairvaux. On la dit gallo-romaine mais elle est certainement bien plus ancienne. Elle affiche en façade la date de 1858 qui n’est pas celle de sa construction mais d’une réparation importante. Dédiée à la Vierge, Notre-Dame du Fraysse elle porte le nom occitan du frêne. Tout comme le quartier qui l’entoure.
En 1772 et 1773, les villageois étaient victimes d’une terrible fièvre dont ils ne connaissaient pas l'origine, ni les moyens de l’éradiquer. Pendant ces deux années, 63 personnes sont décédées à la suite de cette terrible épidémie que rien ne semblait pouvoir arrêter. C’est alors que les habitants désespérés firent un vœu à Notre Dame du Fraysse et prièrent, selon le cantique créé à cette occasion. Et par miracle, la fièvre disparut de Bournazel et ne fit plus aucune victime. Depuis, le jour du 8 septembre est dédié à la Vierge Marie et tous les ans a lieu un pèlerinage.
Le Château
Considéré par tous comme le plus beau château Renaissance de tout le Midi de la France, le château de Bournazel a désormais retrouvé son lustre et son décor. Ses collections de peintures, d’œuvres d’art et de mobilier des XV-XVIIe siècle, en font le plus important musée d’art ancien de l’Aveyron.
Le château est classé Monument Historique depuis 1942.
En 2019, le jardin Renaissance est classé « jardin remarquable ».
En 2021, le château reçoit le Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine qui le récompense pour son remarquable travail de restauration.
La même année, le château se dote d’une ancienne chapelle, datant des années 1630. Reconstituée au deuxième étage de l’aile Est, elle aussi, est classée monument historique.
Il a reçu deux étoiles (« vaut le détour ») dans l’édition 2023 du Guide Vert Michelin Lot, Aveyron, Vallée du Tarn.
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Le château de Bournazel propose un programme culturel très varié avec des concerts, des conférences et des colloques.
Le château et ses jardins sont ouverts d’avril à novembre.
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Les fontaines
On retrouve sur Bournazel de nombreux bâtis servant à l’approvisionnement et à l’utilisation de l’eau : puits, fontaines, réservoirs, étangs. Tous ces éléments liés entre eux dessinent un réseau cohérant pour tout notre territoire. Dès le Ve siècle un chemin de pèlerinage vers Saint-Amans (Rodez) passait par Bournazel, depuis Figeac-Capdenac. Il s’avéra alors nécessaire de construire une fontaine hors les murs pour désaltérer voyageurs et pèlerins : « la fontaine du Foirail », située au nord-est du château.
D’autres structures ont été édifiés par le passé comme la fontaine de Carabols, celle du Fau ou bien celle proche du Cayrou ; ces constructions avaient plusieurs fonctions : source d’eau pour les habitants, abreuvoir pour les animaux, lavoir public pour le linge et la laine, et point de rencontres pour les lavandières.
Les pigeonniers
Le terme pigeonnier est couramment utilisé pour désigner une construction destinée à abriter et élever des pigeons. Avant la Révolution, cette activité était traditionnellement réservée à la noblesse et aux abbayes. Posséder un pigeonnier était un privilège exclusif.
Le but de posséder un pigeonnier pour les propriétaires était d’avoir une source de viande avec peu d’entretien. Il n’y avait pas de nourrissage à effectuer, étant donné que ces volatiles sont autonomes. De plus, la fiente était souvent récoltée et utilisée en guise d’engrais riche et naturel. Contrairement à ce que beaucoup pensent, très peu de pigeonniers avaient un rôle pour entraîner et loger des pigeons voyageurs.
Sur Bournazel, on trouve plusieurs de ces constructions, isolées du centre-bourg, étudiées pour attirer les pigeons grâce à des nichoirs et des ouvertures permettant l’entrée de la lumière. Les nids occupaient tout ou partie des parois du local.
Même si l’intérêt patrimonial de ces édifices est important, ils sont conservés mais peu entretenus.
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Le monument aux morts
Sur le monument figure l’inscription « A La Mémoire Des Enfants de Bournazel Morts Pour La France ». Il fut inauguré le 11 octobre 1925, afin de commémorer et honorer les soldats, et plus généralement les personnes tuées ou disparues durant la Première Guerre Mondiale. Sur sa structure - un obélisque sur socle - se trouve un médaillon représentant une tête de « poilu », ces combattants des tranchées de la Grande Guerre, plusieurs couronnes mortuaires de feuilles de palmier entremêlées et en son sommet la Croix de Guerre.
Sont gravés à jamais sur la pierre 40 noms de Bournazélois ayant sacrifié leur vie entre 1914 et 1918 ; une plaque portant le nom de Léon Debon honore également la mémoire de ce résistant de la Seconde Guerre Mondiale.